L´enfance dans le cœur – tu vivras une vie en plein bonheur
L’enfance dans le cœur – tu vivras une vie en plein bonheur
Les racines de mon érable plane s’enfonçaient dans la terre suédoise,
à l’aube du 20ème siècle, ils ont donné à mon enfance heureuse la base,
à « ce monde intact » de mes rêves, à l’insouciance, la joie et l’honneur.
La jeune pousse, moi, petite sœur, deuxième enfant, a été attendue avec ardeur.
Le soleil m’a réchauffée, la campagne m’a inspirée, ma jeune pousse s’est allongée loin,
ma famille, mon voisinage et mon entourage y ont pris le plus grand soin.
Cependant ma jeune pousse s’est fortifiée, j’ai dépassé le stade de bébé,
je suis devenue un individu spécifique, aimable avec une brise de stupidité.
Quant aux jours de tempête on a vécu mes cris, mes pleurs et ma tête dure,
dans les jours ensoleillés, j’ai pu bien démontrer ma grande ouverture,
cette volonté forte de faire partie des sachant-vivre enfants plus grands,
devinez, a poussé ma sœur à croire que pour grandir ce serait bon,
que par la pluie elle se fasse arroser, étant arrêtée sur un tas de fumier.
En son temps, elle n’a pas compris pourquoi pour grandir il fallait savoir vouvoyer,
ni pourquoi ses insultes et paroles comme « Pfui, Pharao » sont interdites,
pendant que prendre sa médecine en cas de maladie est obligatoirement prescrite.
Je suis fière que ma jeune pousse ait renforcé son tronc, poussé des feuilles vers la lumière,
vers ce monde illuminé des jeux des grands frères qui aiment appeler la petite « ma chère ».
Celle-ci, exclue, a bu une limonade avec du sable, imaginez, les petits sont incroyables !
Ils veulent goûter à la vie, découvrir, comprendre, faire partie, être comparables.
Moi, je lui ai dit qu’elle mélange les jeux de pirate avec ceux des anges et des malades,
mon frère l’a exclue, l’a menacée, si elle n’arrête pas de confondre tout en salade,
on jouera seul, si elle n’est pas assez développée comme nous pour savoir distinguer
qu’un cochon en peluche ne peut pas être appelé « Teddy », ni des bonbons être plantés,
ni les crêpes être transformées en feuillage d’arbre et que les poissons cuits ne nagent pas.
Je vous assure, mon grand frère et moi, nous avons déjà compris de plus en plus cela.
Regardez-moi, combien je suis devenue forte, je supporte les tempêtes et les saisons,
j’ai appris à bien me comporter au dehors, chez les amis ainsi qu’à la maison.
De même j’ai appris à lire, écrire et calculer, les grands m’ont dit de ne jamais me surestimer.
Pourtant dans une compétition, où mon grand frère et moi sommes convenus de nous pencher
hors de la fenêtre pour se lancer des billes, c’est lui qui est tombé – tant pis pour lui !
Ma petite pousse est devenue un vrai érable plane, bientôt il portera ses premiers fruits.
Avec peine je sens que mon enfance m’abandonne, je monte les arbres, mon propre arbre aussi.
J’ai déjà changé de perspective, goûté à la grandeur, assise sur mes branches, me voici.
Certaines branches se sont cassées sous mon poids, je suis devenue ado, j’ai la nostalgie
d’après l’innocence et l’insouciance de mon enfance qui ont cédé la place à la fragilité.
Bientôt, je serai grande et je viens d’avoir de nouveaux défis à relever,
la puberté, le premier amour, quitter la maison parentale, finir l’école et commencer à travailler.
Mon Dieu, j’ai perdu mon enfance ! On ne veut plus me voir faire des bêtises, jouer comme une fille,
il faut que je me comporte comme une véritable femme pour pouvoir fonder ma propre famille.
Regardez mon érable plane ! Au printemps et en été, la rébellion et la jeunesse décorent ma vie,
de l’automne jusqu’en hiver, le feuillage est tombé et moi, j’ai été couverte de soucis.
Je ne suis plus un enfant innocent et bébête, je suis devenue une passionnée mère.
Mon propre enfant aimable, mais dépendant, me demande plusieurs choses à faire.
J’ai grandi dans le monde des adultes où on aime interdire ce qui fait plaisir,
comme coller le saucisson à la vitre d’un train ! – Est-cela vraiment le pire ?
Les adultes cherchent à sembler sérieux et droits, mais leurs pensées sont ambivalentes,
ils sont énervés des rigolades des enfants et de leur vivacité mouvante.
En même temps, inquiets, ils se soucient des enfants quand ils n’entendent plus aucun bruit.
J’ai aussi eu peur de les perdre dans le train malgré que j’aie compris leur esprit –
leur esprit de jeu, nous, les grands, nous devrons souvent nous le rappeler,
comment c’était quand dans l’enfance on vivait les petites choses de la vie de cette intensité.
Je ne voulais pas du tout la perdre – cette immense joie de mon enfance,
le temps a passé trop rapidement et la vieillesse a été vraiment en avance !
Alors vite maintenant ! J’ai écrit de toute ma mémoire, j’ai eu encore de l’imagination,
en regardant les enfants, c’était encore de la joie : leurs rires et leurs fascinations.
Quand même, je ne voulais pas oublier les choses importantes qu’on devait critiquer :
le système scolaire, le droit des femmes, la protection de la nature qu’on a pu changer.
Il a soufflé trop fort, le vent de la vieillesse, mon arbre a perdu beaucoup de feuilles,
mais mes doigts ont fonctionné encore et mes livres ont gagné des feuilles.
Un jour, quand le soir est tombé – elle a commencé ma fatigue physique,
la vie désormais ressemblait à l’obscurité, elle ne me semblait plus sympathique,
mon mari, mes parents, mon frère et mon fils se reposaient déjà sous terre.
« Mio, mon Mio » devenait mon meilleur copain, un peu comme lui, mon frère.
Ma santé a faibli, mon arbre n’a plus supporté les tempêtes et les saisons –
je voulais rester ici, mais mes branches sont devenues nues, vous en connaissez les raisons.
Mes feuilles se faneront sur la terre, bientôt de neige ils se couvriront,
En ce temps-là, le monde aura viré au blanc, les soucis s’endormiront.
Il n’y a pas d’âge outre l’enfance, dans lequel tout vécu est énormément intensif,
Nous, les grands, devrions nous rappeler de comment c’était : le temps le plus imaginatif.
(Ce slam traite de la vie d’Astrid Lindgren, une auteure suédoise bien connue et aimée en Allemagne pour ses livres d’enfants, et notamment certaines de ses histoires présentées dans l’œuvre « Les enfants de la rue des Chahuteurs » et « Mio, mon Mio ». Le poème a été écrit par Lena Hundemer, Elisabeth Bülow et Lydia Madiega.)
l´œuvre « Die Kinder aus der Krachmacherstraße » et « Mio, mein Mio ». Le poème a été conçu par Lena Hundemer, Elisabeth Bülow et Lydia Madiega.)