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Le réveil

Le réveil

 

 

Il avait une grande famille qui demeurait en banlieue,
son père buvait beaucoup et il n’avait pas de travail,
sa mère était timide, ne s’intéressait pas aux enfants,
pendant toute son enfance il faisait toujours nuit.
À l’âge de 14 ans il a déjà quitté l’école,
ne faisait pas d’apprentissage et travaillait sur des chantiers,
porter de lourdes pierres était son boulot quotidien,
il pouvait gagner sa vie, pourtant la nuit continuait.
Une fille est apparue qui était vraiment spéciale,
on a eu un coup de foudre, on s’est marié bientôt
une courte éclaircie dans sa vie qui était nuit,
mais pas de grand changement et encore le même boulot.
Dix ans après il avait 30 ans, sa famille avait grandi, il avait 4 enfants,
l’argent ne suffisait pas, alors quoi faire ?
Il ne voyait qu’une solution, c'est-à-dire travailler plus.
Désormais il n’avait plus de temps pour sa famille,
encore le même boulot et une vie dans la nuit.
Des milliers de pierres avaient laissé des traces
sur son corps qui est détruit à l’âge de 40 ans.
Il n’en pouvait plus !
Étant à bout il a pris une décision et l’aube s’est levée.
Faire son bac c'était son grand rêve,
le réaliser dès lors sa mission, sa tâche,
porter de lourdes pierres tous les jours
et jongler avec les nombres et les mots le soir.
Les cours du soir, à la fois éclairage mais durs comme ses pierres,
sa femme souffrait, aussi les enfants,
les heures défilaient, il a trouvé son chemin,
et la nuit n'est plus, la nuit s'évanouissait.
Son chemin l'a mené, l'a mené à l'université,
du matin au soir, il étudiait le droit, lisait sur la justice,
la justice, elle existe?
Son rêve se réalise, la nuit est un souvenir.
Le marteau de pierres a cédé au marteau du tribunal,
le chantier a cédé le prétoire, il est avocat, arrivé!
Il a sué, il a douté, en même temps espéré,
et la nuit s'est inversée pour lui.
Après ces dures années, il ne se repose pas, son rêve n'est pas complet,
il fait un effort pour aider les ouvrier, épauler ses collègues,
lutter pour la justice, car la vie comme ouvrier, la nuit,
reste toujours dans sa tête.

 

Margarete Combé-Schäfer, Martina Kiefer